07
May
One Point Zero Newsletter – Commandes d’EPI: fausses informations et changements des réglementations
Une nouvelle semaine s’est écoulée et les implications des changements de gouvernance ont à nouveau eu un impact important sur les expéditions d’EPI, causant retard et frustration chez les acheteurs comme les fournisseurs. Nous avons compilé ci-dessous quelques clés expliquant la situation globale et dans le but d’éviter les problèmes les plus communs.
Acheter des EPI en toute sécurité
Face au déferlement d’articles de presse et d’opinions très médiatisées, le public non-initié se trouve dans une position d’incompréhension face aux difficultés que nos gouvernements et institutions éprouvent dans l’achat des matériels et équipements essentiels de protection.
Le fait est que les mouvements très rapides du marché, ajoutés à la pression exceptionnelle intrinsèque à la situation, rendent l’acquisition de matériel extrêmement compliqué, même pour les acheteurs les plus aguérris.
Cette mission devient un parcours du combattant pour les acheteurs institutionnels (services achat des hopitaux, SDIS, ARS, syndicats…) pris au dépourvu et forcés à aller s’approvisionner à l’étranger bien que n’ayant aucune expérience d’achat à l’international.
Ci-après, à l’intention des acheteurs, nous rappelons les 3 règles en or pour vous procurer des équipements en toute sécurité.
-
Tout d’abord, il est primordial de respecter les règlements internationaux et les mesures de certification des équipements. Sans règlement et sans certification, il est impossible d’assurer que les livraisons correspondent au cahier des charges des acheteurs. En savoir plus ici.
-
Respecter le processus. Nous discutions ce point dans notre billet précédent: il est essentiel de conformer les achats aux cahiers des charges et au processus logistique officiels. Tout en sachant cela, il faut comprendre que des changements peuvent être décidés de manière très soudaine. Nous avons été témoins de ces changements aussi bien en Europe, qu’aux Etats Unis, qu’en Chine, en vue de corriger les mauvais fonctionnements du système et protéger les utilisateurs des équipements.
-
N’essayez pas de tout faire par vous-même; si vous êtes nouveau dans l’achat d’EPI – même si vous avez peut-être déjà une expérience d’achat en Chine – engagez une entreprise qui a prouvé sa capacité à distribuer des EPI au cours du dernier mois.
Les changements constants des règles d’export en Chine afin de filtrer les produits de mauvaises qualités sont autant de nouveaux obstacles à franchir. Travailler avec un partenaire de confiance sur place vous permettra de naviguer cette complexité de manière bien plus efficace.
Une logistique limitée
Le choix de la méthode d’expédition dépend du type d’équipement à exporter. Ces solutions sont les suivantes:
Transport aérien: avec des délais de 8 à 10 jours, le frêt aérien est extrêmement prisé et le moyen principal pour l’éxpédition de masques.
Ferroviaire : plus lent, avec des délais de 25 à 30 jours, au coût plus adapté au transport d’équipements lourds et encombrants tels les combinaisons et tabliers de protection ou les gants.
Maritime: plus économiquement abordable mais aussi les plus longs délais de livraison.
Taxe à l’importation dans l’UE
L’UE a déclaré une franchise conditionnelle de taxe d’importation et de douane sur les équipements de protection des personnes (EPI) et d’autres équipements médicaux, y compris les ventilateurs et les kits de test anti COVID-19. Toutefois, il appartient aux différents pays de l’UE d’indiquer comment ils vont faire respecter cette mesure. Par exemple, la France a déclaré que toute entreprise peut importer jusqu’à 5 millions d’unités d’EPI dans le pays, par trimestre glissant, sans aucune taxe à l’importation. Des zones d’ombres existent toujours et une mise en lumière complète est nécessaire pour fluidifier les échanges et prémunir les entreprises contre la saisie de leurs marchandises.
Désinformation sur les saisies douanières
Il est relativement difficile de rester calme lorsque le cycle des médias relaie en boucle les mauvaises nouvelles de saisie de marchandises par les douanes et les autorités, comme s’il s’agissait d’un risque aléatoire.
Il faut replacer ces informations dans leur contexte et se rendre compte que seulement un très faible pourcentage des expéditions d’EPI ont été saisies, principalement parce qu’elles ne satisfaisaient pas aux normes ou règlements exigés par les douanes. Un pourcentage beaucoup plus élevé d’expéditions transitent sans problème par les douanes. Les acheteurs ne doivent donc pas être rebutés par ces titres mais sont encouragés à prendre les dispositions simples et nécessaires pour sécuriser leurs approvisionnement.
Fausses informations sur les équipements
Beaucoup de fausses informations circulent sur les équipement individuels, en particulier les masques, et les acheteurs se trouvent innondés d’offres pour des produits non conformes aux normes. Les acheteurs doivent avoir la capacité d’immédiatement identifier et éviter les équipements et fournisseurs de qualité inférieure, pour se focaliser uniquement sur les équipements conformes aux normes et assurant une protection optimale.
Pourquoi les pays se tournent vers leurs propres fournisseurs pour l’EPI et pourquoi c’est une erreur
Pour lutter contre les pénuries de masques et les longues attentes pour l’arrivée des expéditions, certains gouvernements se tournent vers leurs fabricants nationaux pour produire des équipements de protection.
Ces usines, qui jusqu’à présent produisaient du textile, sont transformées en fabrique de masques alternatifs. La France et l’Allemagne ont mis en ligne des portails gouvernementaux répertoriant ces fabricants.
Il est important de rappeler qu’afin d’être efficaces, les équipements doivent être conçus à partir de matériaux répondant à des cahiers des charges très techniques. Malheureusement, la grande majorité des masques alternatifs ne répondent pas aux exigences techniques qui prémunieront les porteurs contre le COVID-19 et il est alarmant de voir que collectivement, nous n’avons pas su tirer les enseignements du passé récent: en effet, des études de l’Organisation Mondiale de la Santé ont récemment largement montré le manque d’efficacité des masques en tissu utilisés lors des épidémies récentes de MERS et H1N1 : Lien.
Modification des règles et processus d’exportation par le gouvernement chinois
La semaine passée (semaine 17-18), le gouvernement chinois a adopté de nouvelles mesures de contrôles des marchandises à l’export. Il s’agit pour le grouvernement d’essayer de prendre le contrôle des équipement quittant le pays et d’endiguer le problème des articles contrefaits.
Bien que bénéfique à long terme, ce nouveau règlement a causé d’énormes problèmes pour les fournisseurs, car de nombreux colis d’EPI qui étaient déjà dans la file d’attente d’expédition se sont retrouvées à l’arrêt aux postes de contrôle des douanes, créant une dépression immédiate et ajoutant à la tension générale. Mécaniquement, les fabricants se retrouvent contraints à augmenter leurs minimas de commande, rendant l’accès à ces équipements encore plus difficile.
One Point Zero reconnait que les petites entreprises et organisations locales forment la majorité des demandeurs et du besoin en équipement. En réponse à ce phénomène, nous débutons un programme de groupage de commandes et distribution que nous espérons pourra bénéficier au plus grand nombre.
Difficulté d’approvisionnement en blouses et tabliers de protection
A l’instar des masques médicaux et chirurgicaux, les blouses médicales sont maintenant l’une des commodités les plus recherchées, en particulier en Grande Bretagne.
En général, ces blouses ne sont pas aussi facilement disponibles que les masques et présentent des challenges différents à l’expédition:
-
Le poids: en raison de leur taille, les cartons de blouses sont lourds et très coûteux à expédier par avion (le moyen de transport le plus rapide pour la distribution).
-
Une cadence de production plus lente: alors que les chaînes de fabrication de masques sont capables de production dépassant le million par jour, la fabrication de blouses est plus longue et les meilleures chaînes de production sont capables au mieux de produite quelques 100 000 blouses quotidiennement.
-
La matière première: la matière première utilisée pour la fabrication de blouses est la même qu’utilisée pour les masques et les fabricants privilégient une fabrication de masques qui génère plus de profits que la fabrication de blouses.